•  

    Saviez-vous que la RD Congo produisait du fromage ?

     Au Congo, il n'y a pas que la guerre, il y a aussi le fromage. Un fromage renommé dans tout le pays et produit dans la région du Kivu.À 2 000 mètres d'altitude, Kilolirwe étale ses fromageries - de modestes cabanes en bois - le long de la piste en terre. Ici, les pentes vertigineuses soigneusement cultivées entre les bois d'eucalyptus s'effacent au profit de doux alpages où paissent vaches locales (ndama et zebi) et étrangères (frisonnes et brunes des Alpes). Goma, capitale du Nord-Kivu, est à une cinquantaine de kilomètres à l'est, environ deux heures et demie de voiture.

    Le lait de la traite matinale

    Avec une quinzaine de petits éleveurs, Ernest Kakwiki apporte à la fromagerie d'Innocent Ntwalabakiga le lait de la traite matinale, manuelle. À leur chapeau montant à petits bords, on reconnaît facilement des Tutsi. Chacun verse le contenu de son bidon dans la baignoire hors d'âge. Un feu de bois est déjà allumé pour faire chauffer l'eau qui sera ajoutée au lait et à la présure. Sans thermomètre, James Hakizi, chef de la production, dit n'avoir qu'à plonger les bras dans le mélange "pour savoir si la température est bonne" pour le caillé, qui sera essoré, moulé et mis sous une presse pour la nuit.

    Vendu autour de 3 dollars la pièce

    Après un passage dans un bain de saumure, les boules aux sommités aplaties seront affinées trois semaines environ. Résultat : une pâte pressée mi-cuite d'un kilo à la croûte jaune-brun, proche de certains fromages d'abbaye. Ce fromage dit du Kivu ou de Masisi est vendu autour de trois dollars la pièce par les producteurs. On le trouve à Goma pour quatre ou cinq dollars, et trois ou quatre fois plus à Kinshasa, à l'autre bout du pays, ce qui en fait un produit de luxe.

    Une ferme-école à Lushebere

    Quand il a commencé à garder les vaches en 1971, Ernest Kakwiki avait 13 ans. À l'époque, dit-il, "le lait, c'était seulement pour boire en famille". Le fromage était alors affaire d'Européens : trois grands propriétaires italiens des alentours. Ceux-ci partent lorsque le dictateur Mobutu Sese Seko confisque toutes les entreprises étrangères, se souvient Ernest Kakwiki, et les gens de Kilolirwe commencent à produire eux-mêmes du fromage dans les années 1975-1980. Le savoir-faire est transmis par un missionnaire catholique belge plus habitué à la tenue de travail qu'à l'habit ecclésiastique, le père Roger Carbonez, qui avait fondé peu après l'indépendance (1960) une ferme-école à Lushebere, non loin de là.

    Deux guerres régionales ravagent le Kivu

    L'essor de la demande laitière pour les fromageries permet à Ernest Kakwiki de prospérer jusqu'à posséder 35 bovins. Après les massacres de 1993, les Tutsi du Masisi fuient en masse au Rwanda. Mais le pire reste à venir : de 1996 à 2003, deux guerres régionales ravagent le Kivu, qui reste aujourd'hui déchiré par la violence des groupes armés. Comme tant d'exploitations, la ferme de Lushebere est intégralement pillée et ses quelque 2 000 vaches sont tuées. Rentré en Belgique pour ses vieux jours, le père Carbonez mourra d'une attaque en apprenant la nouvelle, raconte l'abbé Benjamin Barumi, économe général du diocèse de Goma.

    120 tonnes de fromage produites en 2012

    De 1993 à 2003, la production de lait et de fromage s'arrête totalement. Elle ne reprend qu'avec le retour des réfugiés. Chargé de relancer Lushebere, le père Barumi explique avoir commencé "avec 50 vaches". Aujourd'hui, la ferme en compte 420, produit 50 fromages par jour. À 26 ans, M. Ntwalabakiga emploie trois personnes et produit en moyenne 22 fromages par jour, ce qui lui assure un bénéfice mensuel de 150 à 200 dollars : "De quoi nourrir une famille." Selon les autorités de Masisi, 120 tonnes de fromage ont été produites en 2012, soit un chiffre d'affaires d'environ 360 000 dollars pour les producteurs, et la tendance est à la hausse. Malgré l'instabilité, "il se crée beaucoup de fromageries", dit M. Hakizi. À 22 ans, il compte bientôt laisser la place à son apprenti pour aller former d'autres jeunes ailleurs.

    Les Tutsi contrôlent aujourd'hui la filière

    "L'histoire du fromage va de pair avec le conflit foncier" qui gangrène depuis la fin de la décennie 1930 le territoire de Masisi, explique Fidel Bafilemba, chercheur pour l'ONG Enough Project. Dans ce pays de cocagne du sud de la province du Nord-Kivu, le contrôle des terres oppose les Hunde, communauté "autochtone", aux "Banyarwanda" : les Hutu et Tutsi arrivés par vagues successives du Rwanda voisin. À partir de la décennie 1970, les Tutsi, qui contrôlent aujourd'hui la filière du fromage, acquièrent progressivement des terres au détriment des Hunde. Vingt ans plus tard, des litiges identitaires et politiques viennent exacerber le conflit. En 1993, des massacres interethniques font plusieurs milliers de morts dans un paysage de carte postale.

    Partager via Gmail Delicious Yahoo! Google Bookmarks

    votre commentaire
  • Pourquoi les grands intellectuels ne croient pas en Dieu?Devons-nous croire en Dieu? Non, pour la plupart des professeurs de philosophie des grandes universités. Selon une étude menée dans 99 universités anglo-saxonnes, seulement 14% des philosophes interrogés ont la foi. Et la situation est encore plus nette pour les scientifiques. Les membres de l’Académie nationale des sciences des Etats-Unis sont seulement 7% à avoir une croyance religieuse! Surprenant dans un pays où il existe encore sept Etats où vous ne pouvez occuper une fonction officielle si vous n’êtes pas croyant!

    Il y a trois siècles, la croyance en Dieu était universelle y compris parmi les savants et les instruits. Tout cela a changé à la suite du développement de la science moderne et de la capacité de l’homme à dominer et comprendre la nature par l’usage de la raison. Les croyances et autres révélations et doctrines religieuses sont aujourd’hui considérées par une majorité de grands intellectuels comme des légendes pour enfants et des créations humaines afin de conforter des pouvoirs eux-aussi très humains.

    Pour autant, si les fondements historiques et scientifiques des religions sont mis à mal, les croyances sont loin d’avoir disparu, au contraire. Pourquoi, s’interroge Salon Magazine?

    La génétique et les comportements humains jouent un rôle considérable. L’attirance universelle qu’exercent les croyances religieuses a une origine biologique que confirme la science. Il y a un consensus scientifique pour considérer que la façon dont notre cerveau réagit est notamment le fruit de la sélection naturelle. Quel rôle dans la survie et la reproduction ont donc joué les pratiques et les croyances religieuses?

    Il y a deux types d’explications. La première est que la religion donne un avantage en terme d’évolution. Elle a pu contribuer à augmenter la cohésion sociale des groupes humains et donc à améliorer leurs chances de survie.

    La seconde explication, c’est que les croyances et les pratiques religieuses sont la conséquence d’autres capacités d’adaptation issues de la sélection naturelle. Par exemple, l’intelligence contribue à la survie. Et la façon dont l’intelligence humaine fonctionne consiste à lier les causes et les effets et à postuler l’existence d’autres esprits derrière ces causes et ces effets. L’idée de dieux expliquant les phénomènes naturels pourrait être née ainsi.

    Et puis il y a des facteurs psychologiques. Le monde qui nous entoure prouve en permanence les progrès permis par la science et la raison, mais cela n’empêche pas les gens de préfère les pseudo sciences et la superstition. La réponse simple est que les gens croient ce qu’ils veulent croire, ce qu’ils jugent réconfortants, pas ce que les preuves réelles démontrent. En régle générale, les gens ne veulent pas savoir, ils veulent croire.

    Les facteurs sociaux enfin, jouent aussi un rôle important dans les croyances religieuses. Les religions sont évidemment un facteur de pouvoir et également une façon de gérer une partie des dysfonctionnements de la société. De la rendre supportables et même de les justifier, mais pas forcément de les corriger.

    Même si aucun lien de causalité n’a été établi, dans la liste des Nations-Unis des 20 pays au monde où la qualité de la vie est la meilleure, ce sont généralement des nations où le poids de la religion est le plus faible. Et la grande majorité des pays en bas de ce classement sont considérés comme très religieux. Il y a ainsi de sérieuses raisons de douter du fait que la religion améliore la vie.

    Pour Salon Magazine, «les hommes doivent sortir de l’enfance. Ils doivent faire face à la vie avec toutes ces beautés et son côté sombre, la luxure et l’amour, la guerre et la paix. Ils doivent rendre le monde meilleur. Et personne ne le fera à leur place».

    Partager via Gmail Delicious Yahoo! Google Bookmarks

    votre commentaire
  • La Chine, bientôt le plus grand pays chrétien du monde ?

    Cette fois-ci, c'est The Telegraph qui le relaye, d'ici 15 ans, la Chine pourrait devenir le pays comptant le plus de chrétiens dans le monde. Le journal reprend en effet l'étude de Fenggang Yang, professeur de sociologie à l'université de Purdue, dans l'Indiana, et auteur de plusieurs ouvrages sur le développement du christianisme en Chine. « Mao pensait pouvoir éliminer la religion…la tentative a totalement échoué », relève l'expert américain. Les communautés chrétiennes de l'Empire du Milieu ont en effet connu une croissance exponentielle depuis que la mort de Mao, en 1976, a mis un terme à la Révolution culturelle. Les 1,3 milliard de Chinois sont en effet actuellement en recherche d'un soutien spirituel que ni le communisme ni le capitalisme n'ont été en mesure de leur offrir.

    Partager via Gmail Delicious Yahoo! Google Bookmarks

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique